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RENTRÉE 2022, DES PERSPECTIVES SOMBRES ET POURTANT...

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Ce matin, à la Une du journal de 7h de France Inter, un titre fort : 50 000 postes de travailleurs sociaux sont inoccupés. Il est très rare que les travailleurs sociaux fassent la Une des médias, mais cette annonce ne fait que renforcer nos constats quotidiens. Nombre d’établissements peinent à recruter, des projets ne se mettent pas en œuvre faute de personnel, le recours à des personnes non qualifiées se généralise, les agences d’intérim sont débordées…

En tant qu’organisme de formation, nous sommes sollicités de toute part pour contribuer à une mobilisation de tous les acteurs (Région, ARS, DREETS, CESER, Nexem, employeurs…) et tenter de répondre dans l’urgence à une situation que nous annonçons depuis plusieurs années. Mais nous ne pouvons pas former les travailleurs sociaux de demain en claquant des doigts sans sacrifier la qualité d’un processus de professionnalisation long, fait d’aller-retour entre terrains et écoles. Des formations courtes de quelques dizaines d’heures se mettent en place pour donner un premier socle de compétences nécessaires à garantir, à minima, la sécurité des personnes accompagnées.

Devons-nous y participer ? Oui, s’il s’agit d’engager des personnes dans un parcours menant vers des formations réellement professionnalisantes et qualifiantes. Non, s’il s’agit de former au rabais une main-d’œuvre à bas coût sans perspective d’évolution dans notre secteur. La déqualification d’un secteur ne peut être sans conséquences. Les premiers signes de dysfonctionnements et de maltraitances institutionnels sont présents. Gageons que la mobilisation de tous les acteurs et la reconnaissance des travailleurs sociaux contribuent à inverser la spirale négative amorcée.

Y’a-t-il des signes d’espoir ? Oui, parce que les jeunes sont encore prêts à s’engager dans les métiers du social. Ils sont chaque année moins nombreux, mais ceux qui répondent présents sont tout aussi déterminés et engagés que les générations précédentes. Toutes filières confondues, 548 personnes sont entrées en formation en 1ère année.

Oui, parce que les employeurs s’engagent dans la voie de l’apprentissage qui peinait à monter en puissance. Nous accueillons cette année 309 apprentis, dont 186 en 1ère année, plus du double de l’année précédente. Certains territoires se mobilisent plus rapidement que d’autres, mais la tendance est là et ne peut que se renforcer. C’est pour mieux l’accompagner que l’ARIFTS a décidé d’ouvrir son propre CFA en 2023. Nous vous en reparlerons.

Dans ce contexte troublé, notre première lettre d’information peut sembler bien anecdotique. Nous souhaitons pourtant en faire un relais essentiel d’informations sur l’actualité du secteur, de la formation et de l’ARIFTS. La vocation de l’ARIFTS, confirmée dans son projet associatif, est d’être un espace ressource au service du secteur professionnel. Cela passe par le Centre de Ressources Documentaires, le site internet, nos pôles de formation et, dorénavant, cette lettre d’information, nouveau rendez-vous mensuel.

Je vous souhaite une bonne lecture.

Christophe VERRON - Directeur général