La médiation familiale : une profession en quête de reconnaissance
Synthèse par Eve Moussault – Étude réalisée dans le cadre du service Recherche de l’ARIFTS, septembre 2025
Une profession à un tournant de son développement
La médiation familiale est aujourd’hui à un tournant de son développement. Reconnue officiellement depuis 2003, cette profession se structure autour d’un Diplôme d’État encore peu diffusé, bien que dispensé dans 23 centres en France. En Pays de la Loire, la formation au DEMF attire des profils variés issus principalement des sciences humaines et du travail social. La formation reste fortement féminine. On peut noter également la diversification des modes de financements, avec l’augmentation des apports personnels au fil des années.
Une identité professionnelle encore complexe à appréhender
Au-delà de ses caractéristiques sociodémographiques, c’est l’identité professionnelle du médiateur familial qui interroge. Ni avocat, ni thérapeute, ni assistant social, ce professionnel tiers accompagne les familles en situation de conflit, avec une posture d’écoute neutre et une approche centrée sur la personne.
Cette spécificité, revendiquée dans les entretiens menés auprès de praticiens, constitue à la fois une force et un frein :
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Force, car elle positionne la médiation comme un espace unique d’expression et de régulation des conflits familiaux.
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Frein, car cette singularité rend parfois floue la compréhension du métier, tant pour les partenaires que pour les usagers.
Le travail de visibilité et de légitimation reste considérable, notamment dans le cadre libéral, encore peu investi malgré ce qui semble être une tentation forte pour certains médiateurs et une opportunité politique affichée.
Des dynamiques d’emploi encourageantes mais fragilisées
Les dynamiques d’emploi sont encourageantes, portées par des politiques publiques ciblées et des besoins croissants en soutien à la parentalité. Cependant, le manque de financements fléchés, notamment en protection de l’enfance, pèse sur le développement pérenne du métier.
Un enjeu majeur pour les années à venir
L’enjeu est clair : faire de la médiation familiale un pilier à part entière de l’accompagnement des familles, dans une logique d’empowerment, d’écoute et de liberté de consentement. Cela suppose :
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un soutien fort aux centres de formation,
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une meilleure articulation avec les autres professionnels du champ familial,
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et une stratégie nationale de reconnaissance de cette pratique émergente.

